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Environnement Un village breton pionnier dans la lutte contre les gaz à effets de serre

Le village de Querrien (Finistère) est devenu vendredi 2 septembre la première commune de France à signer un "contrat de captation de carbone" destiné, grâce à la plantation d'arbres, à "piéger" les gaz à effets de serre qui réchauffent la planète.

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Dans ce village de 1.640 habitants, le dioxyde de carbone (CO2) sera absorbé durant un siècle par près de 25.000 arbres, des hêtres, des pins maritimes et des frênes, plantés sur 19 hectares. Ce projet innovant a été mis sur pied par la municipalité en partenariat avec une société britannique, Future Forests, sans équivalent en France. Elle s'est spécialisée dans le soutien aux industriels désireux de compenser leurs émissions de gaz polluants par le financement de plantations d'arbres qui absorbent le CO2 durant leur croissance. "Nous sommes la première collectivité française à signer un tel partenariat", s'est félicité vendredi Marcel Moyan, le maire de Querrien, située entre Quimperlé et Quimper. En 100 ans, les 19 ha de Querrien devraient "stocker 8.200 tonnes de CO2, ce qui équivaut à la consommation de 2.000 voitures", prévoit Bill Sneyd, directeur des opérations de Future Forests.

La commune a accordé une concession de 99 ans à Future Forests, qui lui versera une somme de 19.000 euros. En contrepartie, la commune, qui reste propriétaire de la forêt, s'engage à transformer, à terme, le bois en matériau de charpente ou de menuiserie. "C'est la principale obligation: pas de bois de chauffage car, en brûlant, il rejetterait dans l'atmosphère tout le CO2 absorbé pendant sa croissance", explique Guy Le Vallégant, pépiniériste forestier à Querrien. Le projet est soutenu par le loueur de voitures Avis Europe qui, comme mécène, versera à Future Forests une contribution de 1,4O euro par client souhaitant participer au programme de reboisement. "Nous avons été très sourcilleux sur le choix du mécène", affirme M. Moysan. "Il était hors de question, par exemple, de laisser un pétrolier utiliser notre forêt pour sa publicité", explique M. Le Vallégant. "Imaginez la réaction en cas de nouvelle marée noire en Bretagne!".

C'est au cours d'un voyage d'études en Irlande que l'ingénieur forestier a noué des contacts avec Future Forests. "Le reboisement était déjà programmé pour protéger notre captage d'eau, mais cette opération, c'est la cerise sur le gâteau", affirme-t-il. Ce type d'opération est fréquent dans les pays anglo-saxons. Future Forests travaille ainsi sur une soixantaine de sites en Grande-Bretagne et, pour Bill Sneyd, "la France affiche un certain retard dans la sensibilisation au réchauffement du climat". En 1999, à une échelle bien supérieure à l'initiative de Querrien, Peugeot avait investi 10 millions d'euros pour reboiser 10.000 hectares en Amazonie, et "stocker" ainsi 2 millions de tonnes de carbone sur cent ans, soit 1,3% d'une année d'émission de gaz à effets de serre en France.

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